Le maintien le plus longtemps possible des personnes dépendantes à leur domicile suppose des conditions de logement adaptées, qu’il s’agisse des caractéristiques des logements eux-mêmes (taille, confort, accessibilité…) ou de leur plus ou moins grande proximité géographique avec les services nécessaires aux personnes âgées. Cette étude de la Caisse des Dépôts vise à éclairer cette question en mobilisant les données du recensement de la population pour l’année 2015. Les analyses mettent en évidence d’importantes disparités sociales et territoriales en termes de conditions de logement des personnes âgées. Ces dernières sont très souvent propriétaires de leur logement et souffrent rarement de problèmes de surpeuplement sauf dans quelques zones très densément peuplées. En revanche moins de 20% d’entre elles résident dans un appartement avec ascenseur, ce qui pose souvent des problèmes d’accessibilité. Ces problèmes sont d’autant plus aigus que les personnes âgées déménagent peu et lorsqu’elles déménagent, peu le font pour un appartement avec ascenseur.
Par ailleurs, l’accès aux soins de spécialistes comme les ophtalmologues ou les cardiologues est assez inégal selon les départements et les catégories sociales : la part des personnes âgées de plus de 80 ans qui n’ont pas de cabinet d’ophtalmologie dans leur « pseudo-canton » et qui sont dépourvues de véhicules automobiles est globalement de 10%, mais avec un écart de presque 10 points entre les diplômés du supérieur (3%) et les personnes sans diplôme ou bien n’ayant que le brevet (12%). Dans certains départements ruraux la part des personnes âgées de 80 ans et plus qui font face à ce type de situation excède 30%.